Assemblée générale d’Ars et Fides – Madrid, 16 avril 2016
Atelier « Accueil
des musulmans et des non-chrétiens dans les églises »
Animateur : Pierre Denis (Lyon Fourvière)
Prise de notes : Christophe Rousseau (Angers)
19 participants !
Une introduction structurée a d’abord rappelé aux participants de l‘atelier, les points communs au christianisme et à l’islam, et les grandes lignes différenciant les deux religions. La déclaration de Vatican II Nostra Aetate montre les éléments accommodateurs : la foi islamique se réfère souvent à Abraham ; les musulmans vénèrent Jésus comme prophète ; ils honorent sa mère, Marie ; la prière, l’aumône et le jeûne sont des pratiques communes. Toutefois la divinité de Jésus est incompréhensible pour les non chrétiens, ainsi que la Trinité ; de même, comme l’avance un participant, sur un autre plan, le confessionnal.
Le débat lancé, des témoignages nuancés démontrent que la rencontre de deux mondes n’est pas chose facile. Les événements que l’Europe connaît depuis plusieurs années déroutent beaucoup de chrétiens, et peuvent faire remonter à la surface dissensions et inimitiés d’autrefois. Les visiteurs musulmans dans nos églises sont trop rares et on ne sait pas toujours comment les aborder. Il s’agit soit d’athées, soit de personnes peu pratiquantes. Le musulman est assez respectueux et cultivé, ce qui n’empêche pas des provocations. Parfois les visiteurs se présentent en habit religieux, les femmes voilées. De toutes les églises, celles dédiées à la Vierge attirent davantage les musulmans. Ces derniers aiment aussi se recueillir devant les statues de sainte Marie. Ils hésitent parfois, surtout les femmes, avant d’entrer dans une église. Une fois le pas franchi, ils sont sensibles à l’accueil qui leur est fait et reconnaissent que les catholiques savent écouter.
Comme exemple d’accueil, on retiendra la manifestation suivante : une sourate lue, à la demande d’un iman, à l’occasion de l’enterrement d’un de ses amis prêtre et proche du monde musulman. Le Coran n’est ni la suite de la Torah et de la Bible, ni une chronologie contrairement à la Bible. En guise de conclusion, les participants de l’atelier sont invités à lire dans la collection Que sais-je ?, le volume consacré au Coran.
Il n’a regrettablement pas été question, faute de temps, de parler des autres visiteurs non-chrétiens. Cela révèle que la matière à débattre ne manque pas.