C’est à l’emplacement d’un ancien camp militaire romain, qui devint Argentorum, puis « ville aux mille églises », et dont la cathédrale est bâtie sur un antique temple dédié au dieu Mars, que nous nous sommes retrouvés ce samedi 11 octobre 2014. Strasbourg, à plusieurs jours de vol de cigogne de Rome, où la « flammekueche » remplace la « pizza », fut cet automne notre point de convergence !

Nous avons été accueillis par la communauté strasbourgeoise des Fraternités monastiques de Jérusalem à l’occasion de cette Assemblée générale à côté de l’église Saint-Jean. Matthieu ayant préparé un « café gourmand » de bienvenue, c’est autour de biscuits alsaciens que nous avons entamé ce moment privilégié de retrouvailles, de partage d’expériences et de réflexion.
Au cours du bilan nous avons souligné l’investissement à Rome des deux guides permanentes (Jeanne et Maÿlis depuis septembre) et de Frère Stéphane-Marie, soutenus par les membres du Conseil d’administration et par les guides de passage. Avec 8600 personnes guidées (dont 2/3 viennent des groupes) ces douze derniers mois, l’activité de notre association est en légère baisse. La visite la plus suivie reste celle de la basilique St-Pierre, puis vient celle de St-Clément. Nous avons cette année retenu particulièrement la participation de RR à l’accueil des pèlerins lors de la canonisation des papes Jean XXIII et Jean-Paul II, ses visites spécifiques réalisées pour de nouveaux groupes, sources d’heureux échanges, ou encore le besoin de faciliter les inscriptions d’individuels avec une programmation précoce des visites proposées sur le site internet. Nous avons évoqué le quotidien à la « Casetta », réfléchi aux réponses possibles lors des pics d’activités du printemps et de l’automne, à l’accueil des guides de passage et au développement de leur espace de travail dans la bibliothèque.

Ensuite, nous avons évoqué quelques rendez-vous à venir : la session de formation, l’anniversaire des 40 ans (du 1er au 8 août 2015 !), et nous nous sommes concentrés particulièrement sur l’AG de l’an prochain lui cherchant une date et un lieu géographique qui favoriseraient la venue de chacun. Deux membres sortants du CA ont par ailleurs été réélus à l’unanimité : Mathieu Courseau et Laure d’Arjuzon.
Pour conclure nous avons reconnu l’un des caractères de notre mission de guide dans une citation de saint Thomas d’Aquin rapportée par Eliette Gerfaud notre présidente, trouvé dans un guide de pèlerins : Il est plus beau d’éclairer que de briller ; de même est-il plus beau de transmettre aux autres ce qu’on a contemplé que de contempler seulement.

Le flambeau a été saisi dans la foulée par les régionaux de l’étape pour une visite de Strasbourg, samedi soir et dimanche matin. Nous les avons suivis à travers les rues étroites aux maisons à colombages, animées déjà par les vendeurs de marrons grillés malgré un temps très doux, jusqu’à l’ancienne douane, témoin du commerce médiéval. Et nous avons adhéré à la proposition de revenir découvrir la choucroute au dîner dans une « Stub’ »… ! (voir album photo)
Plus loin notre attention a été interpellée par la succession des ordres toscan, ionique et corinthien sur la façade d’un bâtiment Renaissance : la « neubau », au centre de la ville libre impériale.
Particulièrement éloquent fut le regard panoramique porté sur la place de château : le Palais Rohan, résidence des Princes-évêques illustrant l’architecture française du XVIIIe siècle, et l’hôtel des Postes de style impérial allemand du XIXe siècle encadrent le musée de l’Œuvre Notre-Dame, jadis siège de la corporation des tailleurs de pierres, qui réunit une façade à pignons à redents simples, et une autre agrémentée de volutes.
Deux particularités rattachées à Louis XIV ont ensuite été mises en avant : le barrage Vauban, qui permettait de protéger la ville en inondant les terrains plus au sud pour les rendre infranchissables, et l’église protestante St Pierre-le-Jeune régie par un simultaneum (église partagée avec son chœur dédié au culte catholique et la nef pour le culte protestant). Les conseils avisés de Léonore nous ont aussi menés à l’église Saint-Thomas où l’art funéraire baroque est illustré par le tombeau du Maréchal de Saxe élevé par Jean-Baptiste Pigalle en 1771.

Enfin, nous avons été éblouis par la façade de la cathédrale Notre-Dame, magnifiée par le soleil déclinant sur le grès rose des Vosges. Les effets d’ombre et de lumière animaient les statues de la Vierge à l’Enfant, du Christ, des Apôtres, des anges musiciens, ainsi que les multiples scènes religieuses ou profanes, les cigognes et autres animaux… Le guide de la cathédrale a mis en évidence les changements de plans architecturaux qui ont modelé l’édifice. Il a évoqué dans la crypte le début, en 1015, de la reconstruction romane d’une cathédrale carolingienne qui avait brûlé à plusieurs reprises (et dont le millénaire est source de festivités), puis le rehaussement de la nef principale en style gothique par des architectes français ayant travaillé à Chartres et à Reims (avec notamment le gracieux pilier des Anges), puis expliqué la construction du beffroi pour combler l’espace entre les deux tours et l’ajout de la flèche après l’arrivée de nouveaux architectes rhénans.
Nous avons également guetté avec lui les mouvements de l’horloge astronomique, sur laquelle chaque quart d’heure tournent les âges de la vie. Son mécanisme, qui date de 1842, est très précis, mais, décalage horaire oblige car sa référence est le méridien de Strasbourg, c’est à 12h30 qu’il faut venir pour voir les Apôtres défiler devant le Christ !

Notre week-end s’est terminé le dimanche midi, après un retour à l’église Saint-Jean pour suivre la messe célébrée par les Fraternités monastiques de Jérusalem. Et nous nous sentions alors particulièrement proches de la Trinité des Monts…
Merci à Matthieu pour toute l’organisation de ce week-end et aux Fraternités pour leur accueil !
Un reportage signé Valérie Guilbaud pour Rencontres romaines