Paris 2018: Workshop « Short Visits »

During its conferences, Ars et Fides values giving its members further formation to equip them to become even better guides, board members of arts associations and hosts in their home cities. The workshop on ‘short visits’ addressed a topic that has become increasingly important for guides around Europe: amidst their busy schedules and – sometimes – limited attention spans, tourists are no longer interested in monologues that last hours and prefer to hop into a church to get the quick update, a bullet point version of what is most special about the church and a brief story that will also captivate the attention of their children.

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Our group consisted of a wide variety of backgrounds: several young ARC board members who operate the youth branch of ARS et Fides in several countries in Europe, guides from Tours, Bordeaux, Lyon and the Ars et Fides secretary. Together we concluded that there are many reasons nowadays why tourists prefer a short visit over a long one.

To find out where the needs lie of visitors, it is good to start by asking questions: how much time do you have? What are you most interested in? If children are present, at any case it is always important to address them first. The general rule for any visit (not just short visits) is that simplicity takes priority: it is always better to focus on the children and assume a basic level of knowledge than to dive deep into details and complex narratives if the public has not even indicated that they are prepared for this.

Short visits are all about presenting the most exciting and beautiful aspects of the church. It can greatly help to include sensory or visual elements. When I was a tour guide in the Basilica di San Marco in Venice, I used to show visitors actual pieces of mosaic to feel the structure. When presenting a far away painting, it can be useful to present some zoomed-in photographs of some details that may be more difficult for the tourists to see.

Additionally, with short visits it is fully up to the visitor to guide the direction of the story. Just a quick walk around the centuries of the church? A specific lover of architecture? A focus on Mary statues? The visitor’s wish is the guide’s command!

At any case, however, the guide must be careful that the key message of the church is still preserved, even if he or she is only giving a short explanation of a couple of minutes! We have found that it is helpful to always mention a few key concepts: faith, Christ, Gospel etcetera.

A possible pitfall of short visits could be that the guide forgets to take a walk around the building and only focuses on finishing a story in as short as possible. This is a shame because visitors love to stretch their legs around the church even if they came for a very small explanation! This way, visitors will still get the experience of a real tour.

A second pitfall that must be avoided is the possibility that the guide will sense the time pressure and only talk about the images superficially. However, it is very important to always include the context of the artist or time period as well, even if it is only addressed in a few sentences!

Last, just because visitors have indictated they would like a very short visit does not mean that they are not open to interaction. Especially with these kind of visitors mutual participation is key and can greatly enhance the general experience of the visit! Guides should always be flexible to allow interruptions and remarks of visitors and indeed be flexible to allow the visit to expand into a longer conversation if the opportunity presents itself!

All in all, it is very important that guides are aware of the need and importance of short visits these days. For this, preparation is key. With a few handy tricks in mind, a tourist can walk away greatly enriched and inspired from even a 10 minute visit! Good luck!

Joske Schoemaker

President ARC Netherlands-Flanders

Réflexions du groupe notées par Claude Bernard

  1. Raisons, circonstances

Le visiteur n’a pas le temps? S’inquiéter de savoir si c’est exact (il peut y avoir un horodateur à régler) ou si la personne n’a pas envie ou si elle n’ose pas…

Si dans le groupe, la famille, il y a des enfants, leur donner la priorité et, privilégier par une séance plus ludique et capable de les intéresser, un vitrail ou un tableau facilement lisible sur la Nativité par exemple.

Pour les personnes à mobilité réduite (en fauteuil roulant ou avec une canne ou un déambulateur) ne pouvant donc accéder à une crypte, une tour etc, leur proposer un autre parcours digne d’intérêt.

En ce qui concerne les mal ou non-voyants, penser à réaliser des maquettes en relief leur permettant d’imaginer le lieu.

Si une partie de l’édifice est inaccessible pour travaux ( pour cause de consolidation ou de restauration) ou pour des raisons d’insécurité, penser à se procurer des documents, en couleurs si possible, pour leur montrer la partie qu’ils ne peuvent voir afin qu’ils ne se sentent pas frustés.

  1. Comment s’y préparer?

Essayer de s’adapter à toutes les situations en réfléchissant aux possibilités de contourner le problème rencontré.

  1. Que dire?

Il ne faut pas que les visiteurs sortent « indemnes » de notre cathédrale, de notre basilique, de notre église.

Expliquer, par exemple, le pourquoi d’une construction, ce qu’a cherché l’architecte comme dans le cas de la forteresse de Fourvière.

Soyons témoins et, n’hésitons pas à prononcer le nom de « Jésus » et de « Dieu » dans notre échange. Ils sont la raison de cet édifice et de notre foi.

  1. Comment faire quand le visiteur fait sa sélection?

Quand le visiteur fait sa sélection, y répondre sans toutefois lui permettre d’inverser les rôles et de s’installer dans celui de guide.

Ne pas hésiter à avoir une relation inter-active: « Que voyez-vous? Que pensez-vous de cette situation? Quelles sont vos réactions? »

  1. Conclusion

Le mot d’ordre: s’adapter avec beaucoup de souplesse à la (les) personne(s) que l’on accueille pour transmettre, sans prosélytisme, ce qui nous abrite.

Claude Bernard – Tours, Présence de la Cathédrale

 Participants: Joske Schoemaker (ARC NL/VL), Maria Cardenal (Nartex), Anna Beketov (ARC UK), Claude Bernard (Tours), Stefano Picceni (Torino), Laurence Dambo (Fourvière), Mieke De Jonghe (Ars et Fides).

Paris 2018: Workshop « Faire visiter les églises à des enfants »

Un point de méthode : est-il question de visites pour des enfants ou avec les enfants ?

Dans une visite pour des enfants qui ne sont pas nécessairement habitués à fréquenter une église (sauf pour certains qui l’associent à des événements joyeux – mariage – ou tristes – funérailles  –), il est bon de leur demander ce qu’ils voient globalement et ponctuellement et ce qu’est ce lieu pour eux. Ensuite, on ne répond qu’à leurs questions, réactions ou impressions (expérience d’Angers).

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Lorsqu’un groupe d’élèves de l’enseignement public est accompagné d’enseignants, ceux-ci font de plus en plus preuve d’une suspicion « laïciste » au nom de laquelle il faudrait faire visiter une église sans parler du fait religieux ou des réalités spirituelles ! Attitude probablement inspirée par la crainte de recevoir des critiques de leurs supérieurs. Il faut faire preuve de finesse et pratiquer un discours distancié : « Les chrétiens disent que … » ou même « Vous pouvez peut-être trouver étrange que les chrétiens disent que …. » Ceci dit, il est nécessaire de coopérer avec les enseignants, et pour commencer savoir de quoi ils ont parlé avec leurs élèves avant de venir pour adapter le discours.

En s’adressant à de jeunes enfants venant avec leurs parents, pour s’accorder à leurs connaissances et à leur sensibilité, nos explications doivent être très simples. Leur demander ce qu’ils aiment le mieux, ce qui les émeut, en étant très attentifs à leurs réactions qui peuvent être fortes ou touchantes, surtout quand on leur présente une œuvre d’art ou un objet témoin  d’un événement religieux grave ou dramatique (exemple de la présentation du Saint-Suaire à Turin où il faut parler plus de vie que de mort).

Dans un petit groupe d’enfants, on peut s’adresser à chacun par son prénom, créer un climat de confiance et de connivence, rester ludique, laisser venir les questions, quitte à en être rapidement submergé parce que tous veulent parler ! (expérience de Boscodon).

Dans un groupe de visiteurs où des familles viennent avec des enfants de tous âges, l’exposé que les adultes attendent doit être ponctué jusqu’à la fin de petites devinettes ou de participations à une animation (construire une voûte à Boscodon ; quatre jeunes sont des piliers et leurs bras forment une croisée d’ogive et des arcs doubleaux à Bordeaux). Le but est de les faire participer activement à la visite, sinon ils décrochent vite.

Au-delà des visites guidées, plusieurs lieux proposent aux enfants un « jeu de piste » adapté à leur âge, Un petit cadeau leur est fait à l’issue du parcours qui a souvent été effectué avec l’aide de leurs parents, ravis d’avoir participé au jeu et cherché (parfois avec difficulté !) en dialoguant avec leurs enfants. Lors des journées du patrimoine en septembre, des propositions spéciales sont préparées (initiative de la cathédrale de Tours).

La culture religieuse commune est variable selon le pays d’Europe. En Italie, il y a une culture catholique enracinée, mais quelquefois les racines sont erronées. Avec le public allemand d’origine moitié protestante, moitié catholique, certains sujets comme la Vierge Marie, sont à traiter avec discernement, surtout quand les réalisations artistiques de la piété mariale sont très expressives (particulièrement en Espagne). Cependant, les jeunes allemands, qui suivent obligatoirement (presque tous) des cours de religion à l’école, ont une culture religieuse toute fraîche, parfois plus importante que celle de leurs parents.

Nous avons tendance à vouloir faire découvrir beaucoup de choses aux visiteurs,, tellement nos églises, abbatiales, basiliques ou cathédrales sont riches. Mais, particulièrement avec les jeunes, il ne faut pas chercher à tout dire. Si l’on s’aperçoit qu’une partie de l’édifice intéresse beaucoup le groupe, surtout quand les membres de ce groupe sont cultivés, la visite sera focalisée sur ce secteur et le reste sera évoqué succinctement (expérience avec un groupe de jeunes Biélorusses fascinés par les mosaïques de la basilique Saint Marc de Venise déployant les grands moments de Genèse 1 – 11).

En conclusion : s’adapter aux enfants, réagir à leurs questions, personnaliser nos réponses, gérer un groupe de jeunes, « jouer », éveiller plutôt qu’enseigner, essayer de savoir ce qu’ils gardent de leur visite.

Merci à Agnès Roger pour ce compte rendu sur un sujet bien utile à tous.

Paris 2018: Workshop « Comment  faire connaître notre offre de visites et de services ? »

Les canaux classiques

L’affichage et les tracts bien positionnés à l’entrée de l’église, l’annonce appuyée aux messes par le clergé, un article dans le bulletin paroissial et/ou sur le site Internet de la paroisse, l’inscription de l’association dans l’annuaire diocésain, une communication régulière et collaborative avec l’office du tourisme, une émission sur la radio locale, un article dans les journaux de la région sont les moyens classiques.

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Des moyens plus originaux

Dans la mesure où les relations avec les guides des offices du tourisme sont bonnes (cela arrive) ou – encore mieux – si notre association de guides est un partenaire reconnu de l’office du tourisme, inciter ces guides à nous envoyer des visiteurs intéressés par une visite plus « spirituelle », faisant parler les pierres du message que la communauté du lieu, les constructeurs et les artistes ont voulu donner à l’édifice. Dans cet esprit, il n’y a pas de concurrence entre guides (cf. jurisprudence de l’arrêt CASA)

En plus des visites habituelles de l’église, attirer les visiteurs dans des circuits dans une même ville ou un même secteur, où des lieux religieux ou profanes amplifient et approfondissent les explications qui sont données sur l’église de référence.

Par le biais de nos engagements associatifs, de nos relations amicales et de nos rencontres informelles, participer à des discussions ou forums, raconter (avec passion !) ce que nous faisons.

De temps en temps, organiser des conférences ou des ateliers sur des thèmes historiques, artistiques ou techniques directement branchés sur l’église que nous faisons visiter ou dérivant de ce que l’église nous inspire.

Les buts recherchés

Bien entendu et avant tout, faire venir plus de visiteurs, qu’ils soient touristes, pèlerins, habitants du lieu ou paroissiens (qui ignorent parfois les richesses de l’église qu’ils fréquentent depuis longtemps).

Mais aussi, faire connaître notre mission au service du lieu, auquel nous sommes attachés et que nous faisons découvrir, et susciter des vocations de guide bénévole. Tous s’accordent à reconnaître que le recrutement est assez difficile. Nos équipes sont souvent vieillissantes et moins attirantes pour les jeunes, particulièrement en été où ils recherchent en général des stages rémunérés. Pour rassurer les candidats, on peut proposer de commencer par suivre des visites avec différents guides, fonctionner en binôme et se lancer ensuite en privilégiant dans l’exposé les points que l’on maîtrise le mieux. Certaines de nos associations envoient systématiquement les nouveaux guides en session de formation.

Merci à Agnès Roger pour ce compte-rendu bien intéressant